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Les Cévennes et son Parc National entre Auvergne et Languedoc, sur les départements de la Lozère, de l'Ardèche, du Gard et de l'Aveyron.

 

Arts et architectures en Cévennes

Arts et architectures en CévennesLes Cévennes et les Causses, tout criblés de grottes, n'ont pas révélé, sans qu'on puisse dire pourquoi, une vie artistique comparable à celle du Périgord ou des Pyrénées. On peut cependant citer pour l'âge de bronze le trésor trouvé sur le causse Méjean près de Mas-Saint-Chély (au musée de Mende), le trésor de la montée des Capucins, au Puy en Velay (au musée de Lyon).

L'époque gallo-romaine est représentée par les magnifiques monuments de Nîmes et par les innombrables objets trouvés dans la région nîmoise, les uns de fabrication purement romaine, les autres importés de Grèce ou d'Italie (musée de la Maison Carrée et musée archéologique). L'acropole d'Ensérune, près Béziers, a fourni un grand nombre de remarquables vases importés de Grèce et rassemblés au musée Mouret. Les ateliers de poteries sigillées de Banassac (Lozère) et de la Graufesenque, près Millau, ont répandu leurs beaux produits dans toute la région languedocienne (musées de Mende et de Rodez).

Arts et architectures en CévennesArchitecture religieuse. — Après la nuit des invasions barbares et du haut Moyen Age, vient enfin la renaissance carolingienne. Mais dans les pauvres montagnes des Cévennes comme sur la côte exposée à toutes les déprédations, cette renaissance a laissé moins de traces encore qu'ailleurs. On peut cependant attribuer au X° le baptistère de Mélas et la partie la plus ancienne de Saint-Michel d'Aiguilhe, au Puy en Velay; au XI° la crypte de Cruas et le baptistère du Puy en Velay, l'église de Quarante, la nef de Saint-Guilhem-le-Désert, peut-être la chapelle Notre-Dame de Vallée-Française.

Le XII°, surtout dans sa seconde moitié, voit la diffusion de l'art roman; mais par suite de la pauvreté des ressources, ses productions restent, d'une façon générale, si simples qu'on ne peut les attribuer à une école déterminée: une abside, une nef sans bas-côtés, parfois deux faux croisillons couverts de berceaux transversaux, un portail sans sculptures sont les éléments immuables d'une foule d'églises dans tout le Midi de la France. L'école d'Auvergne, peu nombreuse mais si originale, a influencé les églises de Chamalières, de Saint-Paulien et la cathédrale du Puy en Velay qui reste, par tant de côtés, un édifice exceptionnel.

Le Bas-Languedoc, plus riche, plus peuplé, pourvu de grandes villes, nous a laissé des monuments plus considérables. Les églises à bas-côtés sont plus fréquentes: églises de Béziers, Saint-Guilhem-le-Désert, Espondeilhan, Quarante. De même la vallée du Rhône: Cruas, Bourg-Saint-Andéol. Mais des cathédrales assez grandes n'ont pas de collatéraux (Agde, Maguelone). Ces monuments, bâtis dans une région où les idées circulaient aussi aisément que les hommes, dénotent des influences strictement méditerranéennes; influences provençales et, plus haut, carolingiennes, c'est-à-dire impériales et gallo-romaines. Le célèbre portail de Saint-Gilles s'apparente à celui d'Arles et la décoration de l'abside de Saint-Jacques de Béziers relève de l'école provençale qui a essaimé jusqu'à Alet dans la vallée de l'Aude. Les absides si richement composées de Cruas, de Bourg-Saint-Andéol, de Quarante, de Saint-Guilhem-le-Désert appartiennent à l'art lombard qui, par-dessus le Bas-Languedoc, a conquis la Catalogne.

Dans la région des Causses, de grandes églises abbatiales sont avant tout des constructions bénédictines ou cisterciennes (Nant, Sylvanès). De même Saint-Salvi d'Albi. Celle de Conques-en-Rouergue est un édifice exceptionnel qui s'apparente à Saint-Sernin de Toulouse, à Moissac et à Beaulieu. Comme la Provence, le Bas-Languedoc conserve une foule de petites chapelles rurales romanes.

Arts et architectures en CévennesTout le Midi de la France est resté fidèle, pendant la période gothique, à l'art roman qui convenait à ses habitudes de simplicité.
La voûte d'ogives apparaît cependant isolément, pour résoudre des problèmes particuliers, à la fin du XII°, c'est-à-dire avec un retard de cinquante ans sur l'Ile-de-France, et encore n'est-il pas certain que ces exemples dérivent de l'art parisien ou champenois (croisillons de Maguelone, porche de Saint-Guilhem-le-Désert).

Au style gothique du Nord de la France appartiennent cependant quelques grands monuments: cathédrales de Montpellier, de Rodez, de Mende, de Lodève, mais seule celle de Rodez est vraiment réussie; toutes les autres pèchent par quelque pauvreté dans le plan et par quelque sécheresse dans l'exécution. A la cathédrale de Rodez, il faudrait cependant ajouter le chœur de la cathédrale de Narbonne, qui reproduit ceux de Limoges et de Clermont-Ferrand.

Mais, le plus souvent, les églises gothiques appartiennent au style gothique méridional et ce style est si uniforme que cette désignation nous a dispensé de décrire la structure de ces édifices. Ils comprennent, essentiellement, une nef flanquée de chapelles latérales et une abside polygonale plus étroite et plus basse que la nef; il n'y a ni déambulatoire ni transept, ni bas-côtés. Parfois l'abside est flanquée d'absidioles qui ouvrent comme elle dans la nef (Saint-Vincent et Saint-Michel de Carcassonne, Frontignan, Saint-Sévère d'Agde, Cruzy).

Arts et architectures en CévennesLe prototype du style gothique méridional est évidemment la cathédrale d'Albi, commencée à la fin du XIII°; mais l'idée de la nef sans collatéraux flanquée de chapelles latérales avait déjà été réalisée au XII° à l'abbaye cistercienne de Sylvanès en Rouergue, et cette abbaye ne faisait que reproduire celle de Fontenay en Bourgogne. Mais, quelle que soit l'origine de cette « formule », c'est dans le Midi de la France seulement qu'elle a flori. Et M. Emile Mâle a vraisemblablement raison quand il attribue cette faveur à la commodité que ces nefs offraient pour la prédication dans une région où les autorités religieuses avaient pour principal souci ia répression des restes de l'albigéisme.

Ces églises sont caractérisées non seulement par la structure que nous venons d'indiquer mais par leurs proportions: la hauteur en effet y diminue par rapport à la largeur et ces deux dimensions tendent vers l'égalité, ce qui contraste complètement avec les lignes élancées des églises septentrionales. De plus, en plein XIV°, le berceau brisé sur doubleaux reste en usage sur la nef: Cruzy, Frontignan.

Arts et architectures en CévennesParmi les constructions monastiques de la période gothique, la chartreuse de Villefranche-de-Rouergue mérite une mention toute particulière pour son importance et son remarquable état de conservation. De même qu'il était resté fidèle au style roman en pleine période gothique, le Languedoc conserva le style gothique, ou du moins son principe essentiel, la voûte d'ogives, en plein XVII° (cathédrales d'Alès, de Castres, d'Uzès, cette dernière seule pourvue de bas-côtés, église de Lunel, etc.). Il existe bien entendu des églises classiques analogues à celles du Nord de la France. Mais, en somme, les églises de l'époque classique sont peu nombreuses parce que les Méridionaux n'éprouvaient aucunement le besoin de reconstruire une église pour suivre la mode, et, sans les destructions causées par les protestants, au XVI°, les églises classiques seraient encore moins nombreuses.

L'architecture civile. — Les mêmes raisons de pauvreté, ou de lésinerie, font que le Languedoc et ses alentours sont particulièrement riches en maisons du Moyen Age, lesquelles sont si rares dans tant d'autres parties de la France. Ce sont presque toujours des maisons en pierre où la croisée n'apparaît que tardivement, la fenêtre cintrée et géminée demeurant longtemps en honneur dans cette vaste région vouée à l'archaïsme.

Malheureusement, la plupart de ces demeures nous sont parvenues dans un pitoyable état de délabrement et si l'archéologue sait en retrouver, sous les mutilations, le dessin primitif, il faut avouer qu'elles intéresseront beaucoup moins l'amateur. Sans parler de quelques maisons romanes (Saint-Gilles, Burlats, Villemagne Saint-Antonin), on trouve un peu partout des maisons des XIV° et XV°; celles de Cordes sont justement célèbres. Mais le style flamboyant est ici comme en beaucoup d'autres endroits, resté en usage pendant presque tout le XVI° et ce n'est guère que par quelques détails Renaissance qu'on décèle l'âge plus avancé de beaucoup de maisons et hôtels (Rodez, Villefranche-de-Rouergue, La Canourgue, Pézenas, Lodève, Bourg-Saint-Andéol, etc.).

L'art de la Renaissance est cependant assez bien représenté. Un groupe de maisons caractérisé par la décoration du premier étage consistant en une légère colonnade portée sur des consoles, occupe la région d'Arles sur les deux rives du Rhône (Arles, Saint-Remy, Les Baux, Beaucaire, Nîmes, Aigues-Mortes). A Albi, à Gaillac, à Castres, on retrouve d'autre part des spécimens certains de la Renaissance toulousaine. La maison des Chevaliers de Viviers, la façade intérieure du château d'Uzès, les châteaux de Bournazel et de Graves sont des compositions strictement Renaissance qui échappent aux particularismes locaux.

Aux XVII° et XVIII°, les Méridionaux se virent dans la triste nécessité de rebâtir une grande partie de leurs villes, soit qu'elles eussent été dévastées par les guerres de religion, soit que la plupart des maisons médiévales fussent vraiment caduques. Mais, sauf en quelques endroits, les bâtisses de cette époque sont d'une banalité qui contraste fâcheusement avec l'agréable fantaisie, l'esprit inventif des siècles précédents.

Arts et architectures en CévennesCependant l'architecture classique est dignement représentée par le vieux Montpellier: cette ville peuplée de nobles, de bourgeois, de fonctionnaires, de professeurs et d'avocats, fut presque entièrement rebâtie, après le siège de 1622, avec un luxe peu commun dans la région. Puissante et élégante architecture, fruit du travail abstrait de dessinateurs raffinés, car l'étroitesse des rues et des cours empêche d'embrasser le moindre ensemble. Quoi qu'il en soit, les hôtels de Montpellier, beaucoup plus français que ceux d'Aix-en-Provence qui sont plus italiens, constituent un des plus beaux décors classiques qu'on puisse voir en France après Bordeaux et Nancy. Pézenas offre aussi un nombre considérable, eu égard à la moindre importance de la ville, d'hôtels analogues mais qui, tombés fréquemment dans les mains de petites gens, sont aujourd'hui bien délabrés et défigurés.

L'architecture publique. — Cette partie de la France a conservé un nombre considérable de ponts anciens souvent fort beaux: les plus célèbres sont le pont du Gard, chef-d'œuvre de l'architecture romaine, et le pont Saint-Esprit qui a donné son nom à la ville qui se forma à l'une de ses extrémités. Depuis sa destruction partielle, le pont d'Avignon ne touche plus au Languedoc.

Un autre très beau pont romain se voit près de Viviers. Mais ce sont surtout des ouvrages de l'époque gothique que l'on rencontre: Béziers, Le Puy en Velay, Mende, Espalion, Estaing, Entraygues, Olargues, Camarès, Quézac, etc. Beaucoup d'entre eux, fort élevés au-dessus des torrents qu'ils traversent, avec une grande arche centrale et un dos d'âne très accentué, ont une allure superbe et complètent à merveille les paysages où ils furent lancés. Nombre de petits ponts analogues, qui font partie de chemins ruraux, bâtis avec moins de soins que ceux des grandes routes, ne datent que de l'époque classique où on compléta le réseau du Moyen Age.

Aux XVI°, XVII° et XVIII°, plusieurs grandes villes: Albi, Béziers, Nîmes, Alès, Le Puy en Velay, Pézenas ont élevé d'importants hôtels de ville. Montpellier et Nîmes ont créé au XVIII° deux des plus beaux jardins publics qu'on puisse voir en France. Les collèges de Jésuites de Tournon, de Montpellier, d'Albi, de Rodez, n'ont pas changé de destination et servent aujourd'hui de lycées. Celui de Sorèze, d'origine bénédictine, a eu une histoire différente qui n'a fait qu'ajouter de nos jours à sa vieille célébrité.

Arts et architectures en CévennesL'architecture publique est encore représentée par des halles anciennes qui ne comptent cependant pas parmi les plus vieilles de France: Revel, Anduze, Langogne. La région décrite dans le présent guide n'offre pas la multitude de bastides fondées au XIII° qu'on trouve dans le Sud-Ouest; on y voit donc beaucoup moins de ces vieilles cités bâties sur un plan régulier, avec la place centrale entourée d'arcades ou « couverts », et les exemples sont moins typiques. De pareilles places se voient pourtant à Revel, à Uzès, à Millau. Toutefois, la place Notre-Dame, à Villefranche-de-Rouergue, est une des plus belles du genre, mais il faut noter que justement nous sommes beaucoup plus près qu'ailleurs de la Gascogne. La ville basse de Carcassone offre enfin le plus vaste et le plus bel exemple d'urbanisme français du XIII°.

L'architecture militaire. — L'architecture militaire est abondamment représentée dans cette région. La vallée du Rhône eut, comme le Rhin, ses forteresses rivales. L'intérieur du Vivarais, le Velay, le Gévaudan, le Rouergue, situés en dehors des grandes voies de passage, furent moins fortifiés contre les ennemis du dehors que pour les besoins des querelles locales. En Bas-Languedoc subsiste vivace, dans les fortifications, le souvenir de la guerre des Albigeois et même des guerres protestantes; enfin la côte fut de tout temps, comme le Rhône au Moyen Age, une frontière qu'il appartenait au roi de défendre. De là la diversité des monuments.
Les églises fortifiées sont particulièrement nombreuses en Languedoc; elles formaient à elles seules la défense de bien des villages et servaient de citadelle aux petites villes pourvues de murailles.

Innombrables également sont les bourgs qui ont conservé au moins une partie de leur enceinte, le plus souvent bâtie au XIV°, et ces restes accusent le caractère déjà âpre par lui-même de tant de sites méridionaux. Cordes en Albigeois, La Couvertoirade en Rouergue et Aigues-Mortes, sans parler de Carcassonne, ont des enceintes particulièrement intéressantes. Ajoutons-y les belles portes de Marvejols.

Nombreux sont les châteaux attenants à une ville: La Voulte-sur-Rhône, Largentière, Beaucaire, Tournon, Aubenas, ou même plantés dans la ville: Uzès, Yssingeaux. Ceux de Largentière et d'Yssingeaux sont dus aux évêques de Viviers et du Puy en Velay; le château épiscopal d'Albi est une des plus belles forteresses de tout le Midi de la France.

Arts et architectures en CévennesMais dans ce pays montagneux, il n'est guère de piton bien placé qu'un mince seigneur local n'ait choisi pour se retrancher et ces rudes bâtisses plus ou moins ruinées s'allient bien mieux que dans la molle Touraine au paysage environnant: Polignac, Brissac, Cabrières, Crussol, Bournazel, Castelnau-de-Lévis, Castelbouc, Lacaze, Séverac, Estaing, Penne, Bruniquel, autant de noms sonores comme des arquebusades. Beaucoup de ces châteaux ont d'ailleurs des parties du XV° ou du XVI° et il ne faut pas les négliger si l'on veut se faire une idée exacte de l'art de la Renaissance dans la région.

Enfin, comme en Auvergne, on trouve, en Velay, en Gévaudan, en Vivarais, d'assez nombreuses maisons fortes isolées ou attenantes à un village. Ici comme dans le reste du Midi, ces constructions, sont sensiblement en retard sur l'architecture militaire du Nord. C'est que les ressources des bâtisseurs étaient plus réduites, c'est aussi que l'escarpement des positions facilitait la tâche des ingénieurs. On ne cessera pas de faire des tours carrées mal défendues à la gorge, des portes peu protégées, des fenêtres trop grandes.

Certaines forteresses, cependant, font exception, notamment la tour de Constance, à Aigues-Mortes, et le château de Najac: mais ce sont justement des constructions royales, bâties par des ingénieurs du Nord. Comme les autres frontières, la côte fut mise en état de défense par Louis XIV et Louis XV (forts de Sète et du cap d'Agde).
Il faut signaler à titre de curiosité les citadelles d'Alès, Nîmes, Montpellier élevées au XVII° pour tenir les protestants en respect.

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